L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

31 janvier 2008

Allo ?















Le 13 janvier, le NY Times a publié un long et intéressant article sur les mobiles.
En 2007, il s’est vendu 1.2 milliard de mobiles dans le monde.
60% de ceux-ci venaient probablement remplacer un modèle plus ancien.
Toujours sur ces 1.2 milliard de mobiles vendus, on estime qu’environ 1% de ceux-ci se retrouveront dans les circuits officiels de recyclage.
Un mobile compte en moyenne environ 200 composants chimiques.
La question est donc, qu’advient-il de cette énorme masse de mobiles ?

Rien qu’aux Etats-Unis, on estime qu’environ 500 millions de vieux mobiles traînent au fond des tiroirs. Jusqu’à ce qu’ils soient jetés ailleurs, où ?
Le principal problème du recyclage est donc de récupérer les vieux mobiles.
De nombreux dispositifs, parfois incitatifs, permettent d’envoyer sous enveloppe préaffranchie son vieux mobile. Mais c’est coûteux. Au point que parmi les mobiles récupérés, ceux qui peuvent être réparés coutent parfois plus cher que les premiers prix…
Alors pourquoi réparer un vieux mobile ?

L’Afrique est bien évidemment un marché majeur à la fois pour l’utilisation de mobiles de seconde main, mais aussi pour fournir des circuits de recyclage-dépiautage, qui on s’en doute, se font dans le strict respect des règles de santé et de préservation de l’environnement.
On estime que 75% des téléphones disponibles dans les pays les moins développés d’Afrique sont des mobiles. Le mobile représente bien souvent aussi le seul point d’accès à Internet. Bref, l’usage n’est pas près de se tarir. Il progresse ainsi de 30 à 40% par an.
Dans nos pays dits développés, le changement de mobile ne répond que très rarement au fait qu’il soit cassé, mais de façon plus prosaïque au fait que son look ou l’étendue de ses fonctionnalités ne nous conviennent plus. Comme dit l’autre, la mode, c’est ce qui se démode…

Alors on en arrive aux questions, auxquelles devront entre autres répondre les fabricants de mobiles qui se piquent tous de fabriquer des mobiles toujours plus écologiques.
Que faire des mobiles abandonnés ? Les recycler pour en récupérer les matériaux de valeurs et ou ceux qui sont toxiques ? Les réparer pour les destiner aux marchés émergents ?

Et la grande question à poser aux fabricants de mobiles. Faut-il mieux fabriquer un téléphone qui pourra avoir plusieurs vies, avec dès la conception et la vente la mise en place de circuits efficaces de récupération et de recyclage ?
Ou au contraire faut-il mieux fabriquer toujours plus de mobiles (et donc avec toujours moins de recyclage), des chers et des pas chers, pour satisfaire tous les marchés ?

La réponse écologique est dans la première question. La réponse commerciale est dans la seconde question. Comment concilier les deux ? Je laisse les défenseurs du « développement durable » nous répondre.


Visuel de Chris Jordan: "Depicts 426,000 cell phones, equal to the number of cell phones retired in the US every day".

29 janvier 2008

Un jeu honnête ?


















Alors que l'actualité nous offre avec la SG et l'appel de Total deux beaux cas qui relancent l'éternel débat sur la question de la régulation des grandes entreprises, une étude Harris Interactive reprise par The Consumerist, vient nourrir le débat outre-Atlantique. Ainsi, à la question "Which of these industries do you think are generally honest and trustworthy – so that you normally believe a statement by a company in that industry?", 44% des personnes interrogées répondent n'avoir confiance dans aucun des discours émanant de grandes sociétés. Avec une palme aux compagnies pétrolières qui se voient créditer d'un discours honnête par seulement 3% des sondés. Etonnant, non ? Reste à faire l'étude qui nous éclairera sur les raisons de cette méfiance.

En illustration, un joli dessin (je ne retrouve plus la source) qui propose une version quelque peu radicale de la conception du logo des JO de Pékin, mais n'est pas si loin de la vérité pour qui se tient informé du grand ménage mené par les autorités chinoises dans le but d'avoir des Jeux sans remous de contestataires et autres dissidents.
Et enfin dernière nouvelle du matin, entendue à la radio: une étude établit que ce sont les patrons français qui sont les mieux payés en Europe. Alors que ce ne sont bien évidemment pas les entreprises françaises qui y sont les plus performantes.








24 janvier 2008

Televison delivers people

Et oui, plus de trente ans avant les fortes pensées de Le Lay sur le temps de cerveau disponible mis à disposition des annonceurs par la grâce de la télé, Richard Serra posait déjà le même constat, mais avec d'autres mots. Le film ci-dessous a été découvert sur ubu.com, site que je ne peux que recommander à toute personne en quête de vivifiantes découvertes culturelles ( je vous parlais récemment de l'importance croissante du contenu gratuit et de qualité mis à disposition en ligne à qui se donne la peine de chercher...et donc du temps nécessairement moindre que l'on peut accorder à d'autres sources - entre autres les discours de marques).

22 janvier 2008

Attention, je demande votre attention






















« People don’t read ads, they read things that interest them and sometimes those things happen to be ads » Faris Yakob.

“There are lots and lots of non-commercial alternatives that are free and quite good. And 'free and quite good' is really hard for regular commercial media to deal with. Whatever you think of this blog, you're reading it now, and while you're doing that you're not watching Hollyoaks or reading The New York Times. And I'm not doing this for advertising revenue, I'm doing this because I like doing it. And I'm not the only one, millions and millions of people are going to be creating material that's free and quite good and doesn't require advertising”. Russell Davies


Nokia a récemment mené une étude qui identifie une tendance forte à venir au sein de « l’entertainment » : le Circular Entertainment. Autrement dit, un contenu en ligne qui est créé, diffusé et partagé entre individus, sans avoir besoin de passer par la case des groupes de médias traditionnels. D’après Nokia et d’ici à 2012, 25% du contenu de « divertissements » sera produit par des individus. Les maîtres mots de cette tendance sont donc : création, diffusion, partage, remix, assemblage, détournement, rediffusion.
Dès lors se pose la question de la présence des marques au sein de ces échanges.
Que m’apporte une marque, qui mérite que je lui accorde une partie de mon attention, alors que chaque jour voit apparaître de nouveaux contenus, de qualité, gratuits et accessibles à volonté ?
Car, et c’est le fond du problème parfaitement résumé par Russell Davies, le potentiel d’attention d’un individu n’est pas extensible à l’infini. « It's a simple equation - there's a limited amount of attention in the world, if more of it is going to personal, non-commercial, un-advertised-in media, less of it will go to advertising and advertising will shrink”.
Un peu comme le pétrole, on est donc proche du pic d’attention disponible, et par conséquent du pic de publicité audible.
Alors finalement, le plus important que nous sommes en droit d’attendre d’une marque, c’est des produits ou services de qualité, intelligemment conçus et socialement responsables. Nous payons pour ça, et sommes chaque jour plus exigeants à l’égard des marques, au vu des enjeux actuels qui concernent la planète.
Ensuite, qu’une marque veuille en plus attirer une partie de notre attention, très bien, mais elle a intérêt à réfléchir à ce que sont nos centres d’intérêts et a apporter des contenus de valeur, car comme on l’a vu précédemment, la concurrence est rude…et gratuite. C’est vous, c’est moi.
Pour paraphraser Davies, pendant que vous me lisez, vous n’êtes pas sur le site d’une marque et c’est autant de temps en moins disponible pour celle-ci.
Pub !


21 janvier 2008

Rapport de proximité ?



Mercredi sera donc remis à Sarkozy le rapport demandé par celui-ci à Jacques Attali, président de la Commission pour la libération de la croissance française.
300 propositions sont listées et ont pour objectif principal d'apporter un point de croissance supplémentaire à l'économie.
Les Echos de ce matin reviennent sur le sujet et plus particulièrement sur le droit de propriété de ce document. Il faut savoir que les Echos avaient dès vendredi dernier mis en ligne le rapport dans sa version quasi-définitive. Or l'éditeur à succès Bernard Fixot (qui soi-dit en passant a publié l'ouvrage de Sarkozy "Témoignage"...) en a interdit la mise en ligne aux Echos, sous peine de poursuites judiciaires, en revendiquant la propriété des droits du rapport, qui sera co-édité avec La Documentation Française. Les Echos l'ont donc retité de leur site. Je trouve très étonnant qu'un éditeur puisse s'arroger les droits d'édition d'un rapport demandé par la Présidence et dans le cadre d'une Commission publique. Vous ne trouvez pas ?
Bref, en cherchant bien, j'ai quand même réussi à mettre la main sur une partie du document. Et la décision 162, sans doute pour faire plaisir à MAM, propose de réhabiliter la police de proximité, dissoute en 2003 par Sarkozy: " Redéployer une police de proximité, assurant une sécurité réelle des quartiers tout en échangeant avec les jeunes"...

18 janvier 2008

Pub crédible ?






















C'est l'un des derniers jeux du moment, qui s'appuie sur une spécificité propre à Wikipedia, le fameux "citation needed". En gros, quand les éditeurs de Wiki estiment qu'une information apparait comme incertaine ou questionnable mais pas forcément erronée, ils placent un petit "citation needed" à côté de l'idée en question, pour prévenir les lecteurs.
Du coup, l'idée est sorti du monde online pour aller à la rencontre de la vraie vie, et plus précisément des affiches publicitaires, pleines de promesses qui demanderaient parfois d'en connaître les sources...
On voit ainsi fleurir sur certaines affiches ces petits stickers qui viennent de façon discrète mais impertinente, remettre en question la promesse de la marque, ou du moins l'appeler à citer ses sources...

16 janvier 2008

Groupe préhistorique

Que faut-il penser des groupes conso ? Personnellement, j'avais déjà donné mon avis ici.
Draft FCB Allemagne apporte sa contribution au sujet à travers deux petits films particulièrement réussis. Les voici !




15 janvier 2008

Colline toulousaine




















Ca y'est, les fêtes sont passées et on peut revenir à une activité digestive normale.
Alors plongeons nous dans le travail de Nicolas Lampert (merci à Adfreak), expert en collages culinaires et autres inventions graphiques parfois subversives.
La recette est la suivante: prenez de grands horizons dégagés, genre Rocheuses, placez y quelques individus à l'esthétique marquée et ajoutez enfin au gré de l'inspiration un poulet rôti, un jambon à l'os ou encore un pâté de type Spice Ham et vous obtenez de splendides représentations à l'esthétique seventies, des paysages de science-fiction qui nous renvoient invariablement à une culture culinaire occidentale.
Des collages qui renvoient à l'univers graphique déployé au sein du Lileks Institute, une sorte de galerie d'un certain goût, comment dire, plus texan que vénitien.
Et pendant ce temps là, sur Huxbridge road...

09 janvier 2008

Un magasin accueillant ?



Et vous, ça vous dirait d'aller habiter chez Ikea ?
Ou préféreriez vous Habitat ?

07 janvier 2008

Attention, un train peut en cacher un autre !



Dernière parution de Lynette Web, en charge de la prospective chez Google...
Et intéressant papier à lire chez Nékid sur les nouveaux gestes citoyens.

03 janvier 2008

One cold Hand



Courte note de saison.
C'est un joli projet en provenance de Pittsburgh, où il fait moins neuf degrés aujourd'hui.
En voici la description faite sur le site: "onecoldhand.com is a project that connects the Pittsburgh community through one unfortunate event - the loss of a glove. The website creates a method for dealing with the conundrum of finding these lost articles. Do you leave it and hope the owner comes back to find it? Do you pick it up? Throw it away? With onecoldhand.com, the abandoned object now becomes a symbol of benevolence and hope"
Belle idée que de susciter des liens entre individus à travers l'installation de boîtes à gants dans la rue. Car en effet, la réaction première à la vue d'un gant abandonné est souvent de l'ignorer ou au mieux de le mettre en évidence, sur un rebord de fenêtre ou piqué sur une grille. Et un gant tout seul, dans nos riches pays, a souvent une espérance de vie amoindrie. Mais qui aujourd'hui va revenir sur ses pas pour retrouver un gant égaré ? Dès lors, la boite à gants perdus réhabilite le sens de la solidarité et de l'espoir. Tout n'est pas perdu puisque ce gant égaré, ramassé par une âme charitable et déposé dans la boite adhoc, retrouvera peut être son double opposé. Avec pourquoi pas au final, une rencontre, un échange entre celui ou celle qui a perdu son gant et celui ou celle qui l'a retrouvé. Sortant ainsi de l'anonymat une démarche toute simple de solidarité, espèce en voie de disparition dans nos grandes villes pressées.