L'Oeil du Xeul

"Nous vivons à une époque où le superflu est notre nécessité" O. Wilde

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Lieu : Paris, France

Alex Gaudin est Planneur Stratégique dans une agence de publicité. Après des études de sociologie sur les Sounds System Techno, part travailler en Afrique du Sud pendant un an, avant de revenir s'investir en France dans le domaine culturel, à travers l'organisation de concerts pour des artistes de jazz. Travaille également pendant dix ans au sein du Montreux Jazz Festival.

30 novembre 2006

Un marketing très politique. Ou peut être l'inverse ?



Chaque année, l’AACC (l’association professionnelle des agences conseils en communication) organise la Semaine de la publicité.
L’événement se tient au Palais de Tokyo et le thème central de cette année est Révolution : « la mutation créatrice est en route : une formidable opportunité pour les individus [vous remarquerez qu’on ne parle plus de consommateurs…], les médias et la création. Tout bouge, tout change, tout va plus vite, la révolution est en train de se faire sous nos yeux, qu’on le veuille ou non ».
J’étais donc hier matin à une conférence donnée sur le thème « Révolution des contenus et des contenants ».
Une chose m’a frappé : la similitude des discours entre monde politique et monde de la communication, et donc leur porosité croissante.
Quand Sarkozy nous parle de "rupture tranquille", l’Aacc nous parle de "révolution".
Quand Ségolène nous parle d’écouter les citoyens, les marketeux nous parlent d’écouter les consommateurs...
Une similitude qui témoigne d’au moins deux choses.
Un, le monde politique est de plus en plus un exercice de représentation, où le poids des mots et le choc des images, la course au bon mot qui sera repris par mes médias, ont pris l’ascendant sur la réflexion, le doute, mais aussi une certaine humilité. Dès lors, il n’est pas étonnant de voir nos principaux candidats à la présidentielle trouver conseil auprès de professionnels de la communication, entre autres : ainsi de Ségolène Royal avec Nathalie Rastoin, ou de Nicolas Sarkozy avec Jean-Michel Goudard.
Il suffit de voir les efforts de Sarkozy pour mettre en scène sa déclaration de candidature de ce jeudi, nous parlant de « surprise », d’un « scénario de rencontre directe avec les Français ». Sarko en Une de tous les quotidiens régionaux par exemple ?
Remplacez Sarko par n’importe quelle marque et c’est pareil : il faut dialoguer avec les consommateurs, engager la discussion, être à l’écoute, les surprendre, attiser …
Deux, il est toujours frappant de voir des professionnels de la politique, ou de la communication, en place depuis de nombreuses années, voir décennies, revendiquer la rupture, la révolution, le changement.
Car enfin, le grand changement, il vient des citoyens, qui sont aussi des consommateurs. Ceux-ci n’attendent plus l’avis des élites pour changer de point de vue sur la politique, ni celui des marques pour savoir quoi consommer. Et oui le monde change.
Et la grande difficulté devient : comment incarner le changement, la révolution, quand on a rien vu venir, ou si peu ? Comment appréhender la diversité sociale à travers des outils d’analyse qui datent tous d’après-guerre ? Voilà un beau chantier stratégique et créatif qui s’ouvre.

29 novembre 2006

La société du mieux-être, la faute au mal-être ?









Après le aaa, ou "premier lifting à boire", voici le "yaourt qui rend beau"!
C'est le magazine LSA de la semaine dernière qui dévoile les projets de Danone en matière de nutricosmétique: un yaourt à boire quotidiennement qui nettoierait la peau de l'intérieur grâce à un "détoxifiant"!
Pour bien comprendre les raisons qui poussent Danone à investir un créneau déjà bien balisé - Activia, Actimel, Danacol, Taillefine - il faut savoir que les gammes alimentaires à positionnement santé représentent presque 60% du chiffre d'affaires du groupe, d'après LSA.
Et que les Français, comme la plupart des consommateurs des pays dits développés, se ruent sur ces aliments qui offrent l'espoir d'une santé à bon compte.
Dès lors, les promesses santé en tous genres fleurissent. On trouve ainsi sur une gamme de produits monodoses développés par Yoplait en Irlande, les promesses suivantes: «healthy digestion», «immunity boost», «lose weight», «lower blood pressure and cholesterol», «multivitamin boost», «strong bones»...
Dans un registre un peu similaire, Coca Cola lance aux US, en association avec Neslté, une boisson visant à faire perdre des calories. Dénommé Enviga, ce soda à "effet négatif" est censé faire perdre 60 à 100 kcal par jour, à raison de trois canettes consommées...La boisson s'adresse aux jeunes en bonne santé, mais concernés par le contrôle de leur poids!
L'obésité, meilleur ami de l'industrie agro-alimentaire ?
Allez une pub pour tous ceux qui rêvent de marketing viral!

28 novembre 2006

Un Paris Sans Gloire





C'était une affaire entendue, mais la mort par balle d'un homme vendredi dernier à l'issue du match PSG - Hapoël Tel-Haviv, vient rappeler que médiocrité sportive et stupidité idéologique sont bien les deux mamelles du PSG. Sans revenir sur l'affaire en elle-même, où l'on a vu un policier antillais en civil et isolé voler au secours d'un supporter israélien molesté, je souhaitais revenir sur la position du club, à travers son site. Un jeu de photos en trois mi-temps. 1ere mi-temps dès vendredi, avec la mise en ligne à chaud d'un communiqué du patron du club, A. Cayzac, où celui-ci tient "à exprimer sa profonde compassion à la famille et aux proches du supporter décédé". Pas un mot sur les conditions sur les circonstances, l'atmosphère de chasse au supporter - juif de préférence - , les insultes, les regards durs, les coups qui partent...Bref, le quotidien d'un club englué dans ses mauvais résultats sportifs et la violence endémique d'une partie de ses supporters (depuis quoi, vingt ans...). Un communiqué qui est vivement critiqué dès le vendredi et samedi pour sa partialité. Samedi, deuxième mi-temps, le communiqué maladroit de Cayzac a disparu (y compris de l'historique) pour être remplacé par une photo illustrant la réunion qui s'est tenue vendredi matin au Ministère de l'intérieur, avec les autorités du club et du football français. On voit sur cette photo un Sarko plus Tonton Flingueur que jamais, entouré d'une bande de Pieds Nickelés. La photo est légendée "Un mort à l'occasion d'un match de foot: plus jamais ça!". Et dimanche soir, troisième mi-temps, la normalité avait retrouvé son cours avec une photo illustrant le résultat nul du match Nantes - PSG...

27 novembre 2006

Une violence frappante...



Parfois les chiffres permettent de déchirer le voile consensuel et confortable qui déforme notre perception. Les violences conjugales par exemple. On en a tous entendu parler, ce serait presque banal, ça a toujours existé, elles l'ont bien cherché...Bref, l'accumulation de poncifs, contre-vérités, préjugés fait que la réalité sociale du phénomène est dure à percevoir. Et puis les chiffres tombent: un sondage réalisé par CSA pour Amnesty International: "Trente pour cent des Français pensent qu'il y a dans leur entourage une femme subissant ou ayant subi des violences psychologiques ou physiques". Autre chiffre repris dans la presse: en 2006, sur les neuf premiers mois, une femme est morte tous les trois jours sous les coups de son mari! Un chiffre avancé par Catherine Vautrin lors d'une conférence de presse. D'autres médias se réfèrent eux au rapport 2006 de l' Observatoire National de la Délinquance, qui livre son rapport pour l'année 2004. Je suis donc allé à la recherche de ce rapport, visible ici. Voilà ce qui est dit: "Selon les données de la gendarmerie nationale de 2004, 106 personnes sont mortes à la suite d’un homicide ou de coups portés par leur conjoint (81 d’homicides et 25 coups et violences mortelles). À ces données il faut ajouter 47 tentatives d’homicide. Pour chacune de ces infractions, les femmes représentent plus de 75 % des victimes" (p.18). Sans mégotter sur les chiffres (ou rentrer dans une intéressante analyse des méchanismes de propagation des différentes versions de ces chiffres dans les médias et la blogosphère), on ne peut qu'être frappé par l'ampleur du phénomène. Le plus fou étant sans doute que la répression se révèle incapable d'enrayer le phénomène, puisque en 2003, 90.9% des auteurs de violences ayant entraîné une ITT de plus de 8 jours ont été condamnés à des peines de prison!

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24 novembre 2006

Le nouvel agent provocateur de Lux















Si le blanc est censé être la nouvelle couleur branchée du moment, dont Lipovetsky nous explique qu’il serait un bon vecteur de promesse d’expériences émotionnelles, le noir ne sembla pas encore totalement has been.
En effet, après le PQ noir version Renoma (qui se décline aussi en rouge, orange et vert pomme), voici le savon noir !
Lancé sous le nom de Lux Provocateur Soap aux US, ce Black Soap est mis en scène dans une publicité de 60 secondes, entièrement en film d’animation.
Le film, réalisé par l’agence Bent Image Lab, et disponible en version anglaise et hispanique, met en scène une jeune fille qui se transforme en vamp, passant de la robe à crinolines à la mini-jupe, après avoir découvert les vertus du Black Soap, et qui émoustille tout le village à son retour de ballade…
La technique d’animation est perfectionnée avec l’intégration d’un visage humain à l’héroïne animée, qui est censé donner un supplément d’âme au personnage d’après la production.
Un article du Figaro revenait récemment sur l’intégration croissante du film d’animation dans la publicité : Coca Cola, Areva, Caisse d’Epargne, Aides…
Les avantages de l’animation sont multiples : sublimation du réel, identification rapide de l’annonceur, fort potentiel de mémorisation.
Dans le registre de la pub animée, on peut aussi aller voir cette pub de Dell (qui dans le cas présent relève peut être davantage du cas désespéré!)


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23 novembre 2006

SexyMotherNature




















Le 22 décembre prochain se tiendra le Global Orgasm Day. Il ne s'agit pas d'un énième fake publicitaire, mais d'une initiative qui vise à promouvoir la paix à l'échelle du monde !
Voici en anglais, (des fois, j'ai la flemme de traduire) l'objectif de ces 24 heures d'orgasme planétaire: "The intent is that the participants concentrate any thoughts during and after orgasm on peace. The goal is to add so much concentrated and high-energy positive input into the energy field of the Earth that it will reduce the current dangerous levels of aggression and violence throughout the world"...
Bref, le 22 décembre, faudra se tenir chaud, car c'est l'officiel début calendaire de l'hiver !
Alors, contribuons à un échauffement progressif des sens avec ces images, trouvées via Adrants sur le blog haha.nu. Des images qui donnent un peu de piment naturel et de sens à l'idée de préserver Dame Mère Nature. Pub!

22 novembre 2006

La Ratp à l'assaut du Voyou Magnon !



Depuis le 17 octobre dernier, la RATP a lancée une grande campagne de communication qui vise à promouvoir les règles de civilité et de respect dans les transports collectifs. Fort bien. La campagne se décompose en trois temps : une phase de sensibilisation via une campagne de presse et d’affichage ; une phase de consultation via un site ; et enfin une phase de « restitution et de partage », non encore entamée. La deuxième phase, qui repose sur le site objectif-respect.org, invite les usagers à venir s’informer sur les différentes formes d’incivilités (bousculades et insultes, graffitis et dégradations, fraude, mépris des règles et agents, manque de courtoisie et indifférence) et à partager leurs points de vue. Le site est très fluide, agréable dans l’interface et s’il ne présente pas des arguments nouveaux, les présente au moins de façon nouvelle…Mais c’est surtout la première partie de la campagne qui pose question. Une campagne d’affichage et de presse qui sur un mode humoristique, présente les actes d’incivilité comme des comportements dignes de l’homme préhistorique. Ma première réaction à cette campagne a été : la campagne est effectivement assez marrante, mais 1° elle risque de faire rire davantage les gens qui ne sont pas des « incivils » en puissance que les auteurs de comportements délictueux et de stigmatiser ceux-ci aux yeux des premiers, 2° elle risque d’être perçue par les « incivils » comme une mauvaise vanne, genre ils nous prennent pour des abominables hommes préhistoriques ! Bref, je me demande jusqu’à quel point la première phase de la campagne remplit son rôle. Et le débat se poursuit dans Libé, avec l’intervention d’un archéologue qui dénonce l’utilisation de clichés sur la bestialité de l’homme préhistorique, qui vont à l’encontre des connaissances archéologiques. Autrement dit, si de nombreux actes d’incivilité sont commis dans le métro, c’est pas la faute aux Cro-Magnon ! Allez, un super clip de rap de Steinski, critique comme on n'en voit plus, et déniché sur le blog de Russel Davies, planneur cool.

21 novembre 2006

La prison bouge t'elle dans le bon sens ?



"La prison change, changez-la avec nous". C'est la signature d'une pub que j'ai vu samedi soir sur France 2. Elle a pour objectif la promotion de la campagne de recrutement de surveillants de prison. C'est une campagne qui date de 2003, mais qui est rediffusée en ce moment. La pub est visible ci-dessous. Ce qui me frappe dans cette pub, c'est le décalage ressenti entre le ton presque badin du discours, au service de l'idée que la prison change et la réalité telle qu'elle émerge à travers les différentes sources accessibles. Alors la prison change t'elle, ou du moins a-t-elle changée depuis 2003 ? Le premier témoignage frappant que j'ai découvert est le bouquin publié par Catherine Herszberg, journaliste qui a passé quatre mois à l'unité psychiatrique hospitalière de Fresnes. Un bouquin sidérant, qui plonge le lecteur dans la détresse quotidienne que vivent les condamnés malades, et par ricochet les surveillants. Quelques extraits d'un article du Monde, pour planter le décor: "Parmi les entrants, 12 % sont sans domicile fixe, 54 % sans travail, 72 % ont quitté l'école avant 18 ans, 40 % lisent difficilement ou pas du tout, 40 % n'ont reçu aucun soin dans l'année précédant l'incarcération. On peut poursuivre, la liste est loin d'être close : 1 sur 7 a fait une tentative de suicide dans les douze mois passés, 80 % fument au quotidien, 30 % disent boire trop d'alcool (au moins cinq verres par jour), 33 % se droguent, 15 % sont traités par des psychotropes, 10 % sont polytoxicomanes, 34 % ne sont pas affiliés à la Sécurité sociale...". D'autres sources ? Le témoignage d'un ancien taulard, dans Le Parisien, qui dit tout haut ce que beaucoup savent: que la prison est la loi de la jungle, où les faibles deviennent des loques et les délinquants deviennent des caïds. Un témoignage qui a fait du bruit, au point de susciter une demande d'enquête parlementaire sur la question. Une énième. Quoi d'autre, ah oui, l'étude réalisée par l'Observatoire des prisons (OIP) auprès des détenus. Et il y a maintenant quelques années, le bouquin témoignage de Véronique Vasseur, médecin-chef à la Santé. Bref, beaucoup beaucoup de sources qui tendent plutôt à montrer que la prison bouge peu. Tout ça pour dire que voir fin 2006 une pub qui nous explique que la prison bouge témoigne d'une réelle myopie!


PRISON
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20 novembre 2006

Nous sommes les masses



Un très intéressant papier de Charles Leadbetter dans le Times revient sur l’impact social d’Internet. Avec une thèse centrale : les grandes réussites du Net, de Google à YouTube en passant par Wikipédia, valident un nouveau modèle de business, qui ne repose plus sur un management vertical, mais sur l’utilisation de l’intelligence et de la créativité collectives, rassemblées autour d’un mode collaboratif.
Le succès de Google repose sur sa capacité technique à ordonner l’intelligence collective des internautes : c’est le nombre de liens crées par les internautes vers une page qui détermine son degré de pertinence. Le lien équivaut alors à un vote qui confirme l’intérêt de la page comme réponse à la question.
Le succès de YouTube repose lui sur une idée simple : donner la capacité aux amateurs et professionnels de la vidéo la possibilité d’héberger gratuitement en ligne et de partager leurs contenus vidéo. Et c’est le public qui vote pour ce qu’il aime. Raison pour laquelle on voit davantage (pour l’instant…) d’inconnus que de stars sur le site. Du statut de spectateur, l’individu peut passer facilement à celui de producteur ou participant.
Le succès de Wikipédia repose sur la mobilisation structurée des compétences des internautes sur tous les domaines possibles.
Bref, la plupart des grandes réussites culturelles et économiques du web (sans parler de Linux, de la création du mp3…) reposent sur un modèle collaboratif.
D’après l’auteur, nous entrons donc dans l’ère du We-Think.
Le développement de nouveaux modes de création et d’innovation passe par des phénomènes de masse. La masse se structure par elle-même et ne dépend plus d’organisations verticales et de hiérarchies peuplées de gens « qui savent » pour les autres…
Le succès de Second Life confirme cette tendance : 95% du contenu du jeu est créé par les résidents. Il ne s’agit plus d’entrer dans un monde déjà fini, mais de participer à une nouvelle ruée vers l’Ouest, virtuelle certes, mais qui démontre chaque jour un peu plus son influence croissante sur la réalité.
D’une production de masse pour une consommation de masse, où les travailleurs de semaine se transforment en consommateurs le weekend, on est passé à une toute autre attitude, privilégiant la créativité personnelle : il s’agit dorénavant d’être l’acteur de ses actions, d’être une voix – rendue audible par les nouvelles technologies – dans les conversations.
De ne plus être seulement un consommateur, mais un participant (qui accessoirement consomme aussi, mais cela change tout pour les communications de marques…).
Hier, l’innovation et la créativité dépendaient d’élites ; la création allait de haut en bas via des médias qui transformaient l’individu en spectateur passif du « c’est ça ou rien ».
Aujourd’hui, les processus de création et d’innovation deviennent accessibles au plus grand nombre (voir le bouquin d’Eric Le Boucher, De la culture en Amérique, qui met en avant une certaine forme démocratique d’accès et de pratiques culturelles).
Dans un monde devenu totalement marchand et vénal, où plus grand-chose ne se fait gratuitement (malheureusement), ces changements auront des conséquences croissantes sur nos modes de consommation.
Le consommateur n’attend plus d’être « traité comme un roi » et de se voir offrir un choix toujours plus exponentiel. Non, aujourd’hui, il souhaite davantage être entendu, écouté.
Et oui, aussi incroyable que cela puisse paraître, le consommateur peut aussi vouloir consacrer une part de son temps et de son imagination à essayer de réfléchir à des produits, de partager des idées, des améliorations…
Dans une société de consommation de masse qui montre de façon toujours plus criante ses limites et impacts négatifs sur notre environnement de vie, cet irrésistible attrait pour le mode collaboratif va forcément rentrer en conflit croissant avec le système économique des grandes entreprises. Linux contre Microsoft, YouTube contre les traditionnels médias de l’image. Avis aux marques malignes...Pub! (source illustration)

17 novembre 2006

Blog de pub















Après une semaine de posts pas forcément très fun, et alors que des dizaines d'autres sujets du même acabit pourraient être traités (portabilité retardée, vidéo en ligne et primaires socialistes, rapport sur les femmes au Pakistan, poursuite des exactions en Tchéchténie...), le post d'aujourd'hui se réduira à une sélection de pubs plus ou moins récentes, dégotées en ligne.
• une pub clin d'oeil à Grand Theft Auto où le méchant se transforme en gentil par la grâce de...
• une pub de la même agence, W+K, mais pour un autre annonceur.
• le film d'une capture numérique pour un jeu, qui devient une pub...
• une pub qui fait Aouoo!
• une pub pour changer de tête.
• une pub multiculturelle en provenance d'Inde.
• un panaché de pubs canadiennes (très fort ces canadiens!): ici
• une pub explosive
Et le meilleur pour la fin, le cadeau Bonux de 1972...




Bonux
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16 novembre 2006

Une pauvreté invisible ?








On compte en France entre 3.6 et 6.9 millions de pauvres selon la définition retenue. Mais que signifie être pauvre dans notre société ? L’Insee donne une définition de la pauvreté : « Un individu ou (un ménage) est considéré comme pauvre lorsqu’il vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté ». Il faut alors se rabattre sur ces fameux seuils de pauvreté. En France, il est situé à 645 € pour une personne seule en 2003. Toute personne ayant des revenus inférieurs est donc considérée comme « pauvre ». Mais ces indicateurs sont à utiliser avec précaution car ils reflètent davantage un mode de comptabilité officielle qu’un outil permettant d’appréhender les dimensions complexes et multiples de la pauvreté. La pauvreté ne se réduit pas à une question de revenus, mais englobe de plus en plus des facteurs géographiques, culturels, psychologiques…Deux livres récents essayent de dresser un panorama de cette France qui semble n’exister dans les médias qu’à travers des clichés persistants. Le premier, du sociologue Stéphane Baud, dresse le portrait de Français qui ne se reconnaissent plus dans des discours politiques totalement déconnectés de la réalité sociale fortement inégalitaire dans laquelle ils vivent. Le deuxième ouvrage, d’un autre sociologue, Louis Chauvel, met l’accent sur le déclassement économique et culturel des classes moyennes.
Dans ce contexte et à l’approche des fêtes de fin d’année, la campagne réalisée à Toronto pour l’Armée du Salut, par l’agence ACLC, prend tout son sens : « nous voyons ce que la plupart ne voit pas ». Le print est visible ici, et la tv . Un insight particulièrement juste qui reflète notre myopie à l’égard de ce qui nous entoure.

15 novembre 2006

Dites Aaa !







C'est une histoire de pommes. A boire. Et vu dans le Canard de la semaine dernière. Partant du bon sens populaire qui veut que " one apple a day keep the doctor away", la société Holdis Pharma lance sur le marché le "premier lifting à boire" ! Un One Shot Drink, qui répond au doux nom de apple-anti-age ou aaa, et qui a pour propriété de délivrer l'équivalent en Polyphénols de 7 pommes. Polyphéquoi ? Les polyphénols, classés dans la famille des antioxydants nous renseigne Wiki , sont des composés organiques présents dans certains végétaux, auxquels on prête des vertus médicales. Il est aussi recommandé de ne pas en consommer avec excès. Le "nectar de beauté" proposé par Holdis pour prévenir le vieillissement franchit-il les limites de l'excès ? Pas de réponse à apporter. La boisson anti-âge répond cependant à la pression sociale subie par le corps.
Le corps-objet est devenu le théâtre d'un incessant combat, entre le fantasme d'une alimentation assainie au service de la performance du corps et la réalité de pratiques alimentaires qui conduisent entre autre à une obésité croissante. Et dans cette bataille pour le corps sain, les habituels canons de la beauté médiatique font l'objet de prévenantes solutions agro-médico-industrielles , comme le aaa. Bien manger ou mal s'alimenter, moins vieillir ou mieux, et mourir en bonne santé comme disent les médecins ! Voilà l'enjeu.

14 novembre 2006

Barbara Stress-And ?










Je ne sais pas s'il existe un lien, mais le récent durcissement des mesures de sécurité à l'embarquement dans la plupart des aéroports européens, semble avoir déteint sur les exigences sécuritaires de certains artistes.
Prenez par exemple Barbara Streisand. Pour sa nouvelle tournée américaine, son tourneur exige des mesures de sécurité dignes de Heathrow: portiques détecteurs de métaux à l'entrée de toutes les portes d'accès publiques, mais aussi de celles des backstages et des entrées du personnel. Mais Barbara ne s'arrête pas là et demande également la vérification de la salle de concert avant le soundcheck par une équipe de police canine...
Bref, des concerts sous haute protection, pour celle dont on n'a pas le souvenir que les paroles de ses chansons aient provoqué de grandes manifestations ou émeutes.
Alors qu'est-ce qui peut bien tracasser autant un artiste, ou son management (qui est souvent en première ligne pour ce genre de demandes, une façon d'exister face à l'artiste) pour demander de telles mesures de sécurité ?
Au secours Inspecteur Harry !
Allez, une pub pour Barbara...

13 novembre 2006

"Une corvée qui n'exclut pas le plaisir"



Le repassage, moment de détente ou corvée ménagère ?
Pour trancher cette épineuse question, Philips a fait réaliser une enquête auprès de 2028 personnes en France, Allemagne et Royaume Uni. Il en ressortirait que le repassage est "considérée comme la corvée la plus agréable" par 43% des sondés; 35% allant carrément jusqu'à parler de source de relaxation.
Ne connaissant pas la liste des corvées parmi lesquelles se cachait le repassage comme source de relaxation, il ne reste plus qu'à écouter l'avis de la directrice marketing et communication de Philips: "Dans une société dans laquelle nous ne nous arrêtons jamais, cette activité paisible peut être comme un îlot au milieu de la tempête. C'est aussi une activité qui nécessite un minimum d'effort intellectuel...".
Effort intellectuel minimum qui peut parfois déboucher sur une grande contrariété: "60% des sondés affirment porter un regard très critique vis-à-vis de ceux qui portent des vêtements froissés". Autre riche enseignement de cette étude, décrite dans le menu par le LSA de la semaine passée, 40% des Français verraient un gage d'amour dans le fait de repasser la tenue de son ou de sa partenaire. Ce soir, c'est mini-jupe, Chérie!
Bref, il fallait en avoir le coeur net, le repassage, ça reste une corvée, non ? Voici les éléments ramassés. Le repassage selon Monsieur, glané sur Pour vous les hommes, le blog de ceux-qui- s'habillent-chez-Celio-mais-ont-aussi-un-peu-de-mal-à-faire-leur-noeud-de-cravate. Pour ceux qui doivent encore avoir une chemise repassée chaque jour mais dont la femme ne considère plus celà comme un gage d'amour, j'ai trouvé ceci. Et pour ceux qui veulent repasser tout en restant des mecs, on peut aller .
Côté femmes, c'est moins facile. On a bien trouvé un début de réponse avec une toile d'Edgar Degas, mais pas très Philips dans l'esprit...Pour les fées du logis, il existait ça.
Et pour celles qui cherchent la source de relaxation et la dimension affective du repassage, ça doit être la méthode coréenne la plus adaptée!

10 novembre 2006

Carambolage
















Parfois, contenus rédactionnels et contenus publicitaires rentrent en collision au sein d'un même média et d'une même page. C'est le cas dans Le Monde daté du 9 novembre. En page 24, rubrique Modes de vie, un article est consacré à une étude réalisée par un Collectif d'associations caritatives, intitulée "Isolement et vie relationnelle".
Etude qui vise à comprendre les causes de la solitude chez les personnes âgées afin de mieux la prévenir. Le titre de l'article est "Seulement un tiers des personnes âgées mènent une vie sociale active".
Bref, je finis de lire l'article et tombe en arrêt sur la publicité située juste en dessous, consacrée à un Hors Série de Géo sur les banlieues du monde. Le visuel (visible en illustration) est accompagné d'un texte qui dit "Dans ces banlieues-là, il n'y a pas d'âge pour traîner au pied des tours". Fine allusion aux grands débats nationaux sur la pertinence de sanctionner ou pas les rassemblements de jeunes dans les halls d'immeubles (Eh oui, en hiver, il fait souvent plus chaud dedans que dehors...). Et de comprendre que dans ces banlieues du monde, traîner ensemble au pied des immeubles serait générateur de vie sociale active. Refuserait-on alors aux jeunes ce qu'on tolérait aux vieux ? Voire, installons nos vieux au pied des tours pour redynamiser leur vie sociale ?
La publicité devient alors une illustration pied de nez à l'article.
Je me demande aussi si cette coexistence détonante entre rédactionnel et pub est dû au hasard, ou est-ce le souhait de l'annonceur, ou encore une initiative clin d'oeil des responsables techniques du quotidien ?

09 novembre 2006

Une pub pas si relationnelle...




















C'est un article paru dans La Tribune d'hier qui revient sur une étude réalisée entre 2004 et aujourd'hui par l'AACC, dont l'objectif était d'évaluer "la façon dont la relation client est appréciée dans 125 entreprises". Par relation client, on entend : "entretenir une relation mutuellement bénéfique entre une entreprise et ses clients, où l'entreprise s'attache la fidélité du client en lui offrant une qualité de service qu'il ne trouverait pas ailleurs" dixit Wikipédia.
L'info croustillante de l'étude réside dans un point commun aux meilleurs entreprises expertes en gestion de relation client: des budgets publicitaires modestes ! On ne trouve en effet aucun des grands annonceurs publicitaires parmi les dix premiers à figurer dans le classement de l'étude. Ainsi de la MAIF, qui pour un budget publicitaire modeste au regard de ceux de la concurrence, est classée première. Idem pour Yves Rocher, second.
Si la publicité traditionnelle (qui est à mon avis d'une efficacité sans cesse décroissante face aux nouvelles attentes des consommateurs) n'est plus un atout pour construire une relation fidèle avec ses consommateurs, alors a quoi sert-elle ? Plus de notoriété, plus de ventes ?
Il serait intéressant de pouvoir avoir des éléments comparables à l'étranger afin de savoir si ce résultat est une spécificité française ou un mouvement qui s'étend au-delà des frontières.

08 novembre 2006

Ah, sacré diablotin...




















Alors que les industriels de l'alcool développent, avec succès, des gammes de produits censés davantage plaire aux goûts de jeunes (plus de sucre, moins d'amertume, packaging transgressif et tout le tintouin qui va avec), les marchands de tabac adoptent la même stratégie pour séduire les jeunes. L'arme principale de cette offensive (dans le sens guerrier du terme), ce sont les arômes. Vanille, fraise, menthe ou caramel, les industriels du tabac ne reculent devant aucune association olfactive pour charmer les délicats palais de la jeunesse. Les cigarettes arômatisées, fruitées, presque sucrées, ont le vent en poupe, comme le relate un article du Parisien hier. Ainsi des cigarettes Black Devil , fabriqués par un respectable industriel hollandais du tabac. L'objectif étant bien évidemment de fidéliser dès le plus jeune âge les jeunes pour en faire de fidèles consommateurs de tabac.
Mais dans la vie, y' a pas que les jeunes ! Ils auraient même tendance à devenir une espèce en voie d'extinction dans nos riches pays développés...
Bref, tout ça pour en venir au document du jour, le prjet Scum. Il s'agit d'un projet mis en place par une des majors US du tabac dans le milieu des années 90, et qui avait pour objectif de booster les ventes de clopes en ciblant (c'est le terme en usage dans le milieu) la population des gays et des sans-abris. Le projet, nommé "Project Sub Culture Urban Marketing" se voulait sans doute du street marketing avant l'heure...A l'époque, on était pas encore fan des présentations powerpoint, ça a donc un petit côté presque funky-disco, mais le fond l'est nettement moins. Et passe dans le détail les connaissances disponibles, les opportunités à saisir, etc.
Ce type de document, qui est loin d'être le seul, est apparu au grand jour suite à des procédures judiciaires longues et couteuses qui ont contraint les industriels du tabac à ouvrir leurs archives.
Voilà, on saura sans doute dans vingt ans ce qui se trame aujourd'hui parmi les têtes pensantes des cigarettiers...

07 novembre 2006

On a retrouvé le slip à Bigard !!!













Après le Push Up de Wonderbra, on a vu venir le Curves Up! Cette fantastique culotte rembourrée du fessier, à même de faire de vous Mesdames, l'alter-ego affriolante d'une J. Lo!
Et pour nous les hommes, alors, que nous reste-t'il ?
Après le métrosexuel, l'übersexuel, va-t'on assister au grand retour du macho boy ? Une marque australienne de sous-vêtements apporte sa contribution à la réflexion, avec comment dire, des arguments couillus.
Attention les yeux, voici le WonderJoc, déniché via TrendHunter, le slip pour ceux qui en veulent toujours plus! Un slip rembourré, à même de provoquer des montées d'émotions incontrôlées! Et non, ce n'est pas un joke. Mesdames, ou Messieurs, la vidéo est ici pour juger sur pièces...
Mais au fait, quel est l'intérêt de la chose. Car il est quand même assez rare de sortir en slip. Ne va-t'on pas au devant de graves désillusions, au fameux moment du tombé de slip ? Qu'en penses Bigard ? Ou qu'en penses Têtu ?

06 novembre 2006

Et Si...















Et si on se mettait à rêver.
Et si les marchands de couches arrêtaient leurs innovations sans fin pour faire un seul modèle de couche, performant et à bon prix. Les autres pourraient fabriquer d'autres produits plus utiles...
Et si la pub était toujours bonne, comme ici, ou ou encore (merci à BernardO), on aurait pas besoin de ça...
Et si le midi, on prenait le temps de manger et de se détendre, on aurait pas besoin de réinventer la gamelle des cols bleus pour cadres survoltés...
Et si Le Lyonnais faisait son boulot, au lieu de jouer les adjoints de sécurité, il n'aurait pas besoin de dire qu'il en fait toujours plus pour ses clients...
Et si...Mais c'est lundi mon Coco! Allons, un peu d'entrain, que diable!
Ah oui, oh excusez moi, je rêvais. C'est encore permis, non ?

03 novembre 2006

Un pain dans les dents...


Une semaine, c'est le temps qu'a tenu la campagne de la Collective du Sucre. J’évoquais la semaine dernière cette nouvelle campagne, trouvant fort intéressant le changement de registre et de cible. Il semblerait que les industriels de l’agroalimentaire aient modérément apprécié la tonalité de celle-ci. La campagne est donc suspendue, au moins en presse et radio. Elle est encore visible sur le site, mais en cherchant bien, c'est-à-dire en passant par le plan du site, sinon il est un peu difficile d’y accéder…
A l’avenir, de grands comités se réuniront sous l’égide de l’Ania, pour une meilleure harmonisation des campagnes. Allez, trois campagnes print pour réconcilier les parties autour du sucre...

02 novembre 2006

Mon Mac à Moi !



Lundi soir en rentrant du taf, je découvre un mail en provenance du Blog Emploi Challenge, qui me dit en résumé: vous vous êtes inscrit au concours mais vous n'avez pas encore confirmé votre venue mardi à la remise des Prix. C'est un peu embêtant, vous faites parti des lauréats ! Je m'étais en effet inscrit à ce qui m'avait semblé être une bonne initiative dont l'objectif était le suivant: A travers un blog, "Permettre aux candidats en recherche active ou passive d’exprimer leurs expertises, mettre en valeurs leur savoir faire, et développer leur employabilité. Offrir aux recruteurs un point de vue plus large, et plus précis sur les candidats que ce que peut offrir un simple CV". Bref, j'apprends que je fait parti des lauréats, choisis par un jury. Ce mardi, je me rends donc à la réception prévue, pour y découvrir avec surprise que mon blog a reçu le 1er Prix du jury ! En l'occurrence, un super iMac !
Alors pourquoi bloguer ?
Je crois d'abord être fonciérement curieux et attentif au monde dans lequel nous vivons.
J'aime découvrir, partager et échanger avec d'autres. Passions ou coups de gueule...
La structure chronologique du blog, sa simplicité d'usage, son interactivité avec les lecteurs, et sa palette de registres (écrit, vidéo, son) en font l'outil idéal, une sorte de carnet numérique.
Tenir un blog, c'est aussi une gymnastique cérébrale appréciable, qui oblige à exercer son écriture, et donc sa pensée.
C'est enfin, et ce n'est pas négligeable, c'est un outil qui permet de rendre visible une partie de ce qu'on est, aime, ou pas. Question d'égo. A ne pas nier.
Professionnellement, le blog peut s'apparenter à une sorte de CV en ligne, évolutif, plus riche qu'un CV standard ou une énième lettre de motivation, et qui peut être un puissant levier de rencontres.
Enfin mon métier est quand même d'avoir des points de vue et des idées sur notre société. Quoi de mieux que le blog pour les exposer, enrichir, critiquer.
Et vraiment enfin, le blog possède un pouvoir d'influence qui m'intéresse. Par exemple, on pourrait envisager de créer un blog autour des écrits d'Anna Politovskaïa, une façon de prolonger son combat en faisant connaître au plus grand nombre ses témoignages...
Voilà, en résumé. Il s'agit alors d'utiliser le blog comme un vecteur d'informations, avec des contraintes différentes de celles d'un journaliste. La plus-value ne réside pas forcément dans l'info en elle-même (et son côté vain de course à "C'est moi qui en ai parlé en premier"), mais dans la capacité à adopter un angle d'analyse, un regard particulier, qui va faire la richesse du point de vue et le caractère personnel du blog.